Les Conquêtes d'Alexandre

Alexandre, fils de Philippe II de Macédoine,  naît à Pella en 356 av. J.-C. Alexandre franchit l'Hellespont en 334 et remporte la victoire du fleuve Granique contre Darios III Alexandre défait l'armée de Darios à Issos en 333 Alexandre conquiert l'Egypte, reçoit le titre de fils d'Ammon et fonde Alexandrie en 332 Alexandre remporte la victoire d'Arbelès  en 331. Darios est abattu par le satrape Bessos Alexandre remporte la victoire de l'Hydaspe sur Poros en 331 et continue ses conquètes vers la Sogdiane et la Bactriane Suite à l'insurrection de ses troupes, Alexandre donne l'ordre du retour en 326 Lors des célèbres Noces de Suze, Alexandre célèbre le marriage de 10000 de ses soldats Alexandre meurt des fièvres à Babylone à l'âge de 33 ans Alexandre atteint Maracanda (Samarkand) en juillet 329 et décide de redescendre vers la vallée de l'Indus

 

ALEXANDRE

Fils de  Philippe II et Olympias, souverains de Macédoine, Alexandre se signale à l'attention de la cour en domptant Bucéphale, un cheval célèbre pour sa fougue.

L'élève d'Aristote a tous les traits d'un héros de l'Illiade, séduisant, énergique, intempérant et brutal, mais aussi cultivé et fin politique.

A 18 ans, le prince vainc les villes d'Athènes et Thèbes
à Chéronée. Mais, depuis longtemps déjà, ces prestigieuses cités ne sont plus que l'ombre que d'elles-mêmes.

Deux ans plus tard, à la mort de son père, il monte sur le trône de Macédoine.

Il pacifie les contrées à demi-barbares situées au nord de la Macédoine et réprime une ultime révolte des Grecs. Enfin, il part à la conquête du monde à la tête de 40.000 soldats grecs et macédoniens.

Son objectif est l'empire perse qui domine le Moyen-Orient depuis deux siècles.

En quelques années, sous son commandement, les Grecs et les Macédoniens vont renverser l'empire des Perses et des Mèdes malgré une écrasante infériorité numérique.

LA CONQUETE DU MONDE

Alexandre remporte une première victoire sur les bords du Granique, en Troade, au sud du Bosphore, où il manque de périr. Puis il libère les cités grecques de la côte asiatique et conquiert l'Anatolie.

De passage à Gordion, il tranche de son épée le fameux noeud gordien, les mages assurant que la personne qui arriverait à dénouer ce noeud acquerrait l'empire de l'Asie!

En 333 av. J.-C., une deuxième victoire à Issos, en Cilicie, aux portes de la Syrie, livre à Alexandre le Proche-Orient.

La mère et la famille de Darius, le «Roi des Rois» tombe à cette occasion entre les mains du Macédonien qui se fait un devoir de bien les traiter.

Le héros marche sur la Phénicie pour s'assurer le contrôle des ports. Il détruit Tyr après un long siège, puis s'empare de l'Egypte après avoir forcé le verrou de Gaza. Poursuivant jusqu'au temple d'Amon, dans le désert occidental, il reçoit du grand-prêtre le titre de «fils d'Amon».

Dans le delta du Nil, en face de l'île de Pharos, où s'élèvera le premier phare connu, le conquérant en herbe fonde la ville d'Alexandrie-du-Nil. Celle-ci sera promise à un prestigieux destin.

Reprenant sa poursuite, Alexandre franchit l'Euphrate, à la poursuite de Darius III, et, dans la plaine de Gaugamèles, à l'est du Tigre, il bouscule l'armée perse, forte, dit-on, d'un million d'hommes.

Le roi de Macédoine entre sans attendre dans les capitales achéménides: Suse, Persépolis, Pasargades et Ecbatane. Il s'empare des trésors de la dynastie achéménide et se fait proclamer roi d'Asie. Avec un rare sens politique, il se recueille devant le cercueil de Cyrus, fondateur de la dynastie des Achéménides.

Mais il laisse ses soldats piller la prestigieuse Parsa (Persépolis en grec), vengeant de la sorte le pillage d'Athènes et la destruction de l'Erechtéion sacré par les troupes de Xerxès, 150 ans plus tôt.

Entre temps, le Roi des Rois, Darius III s'enfuit misérablement vers les extrémités orientales de son empire et la Bactriane (l'Afghanistan actuel, capitale: Bactres) mais il est assassiné par l'un de ses satrapes, Bessos.

Alexandre découvre le corps de son auguste rival sur le bord du chemin, à Hécatompyles, au sud-est de la mer Caspienne. D'un geste théâtral, il se dépouille de son manteau et le dépose sur le corps de Darius, signifiant par là qu'il assume l'héritage des Achéménides, sans haine ni esprit de revanche.

Alexandre poursuit ses conquètes vers l'Est et atteint la Bactriane et la Sogdiane où il remporte une victoire sur le dernier satrape Poros. Désireux de poursuivre sa route jusqu'aux extrémités du monde, Alexandre atteint les rives de l'Indus et traverse l'Hydaspe. Il entre en Inde, où il découvre l'hindouisme et le bouddhisme.

Mais ses hommes, épuisés et repus, refusent de le suivre plus loin et Alexandre, à contrecoeur, accepte de revenir sur ses pas jusqu'à Babylone, sa nouvelle capitale, pour se consacrer à l'organisation de ses conquêtes.  

Le retour est dramatique. Une partie de l'armée, sous le commandement de Néarque, longe la côte en bateau. Le reste suit Alexandre à travers le désert littoral. Beaucoup d'hommes succombent de faim et de soif.

LE REVE D'UN EMPIRE UNIVERSEL

Dépassant les antiques divisions entre les cités et les oppositions ethniques, Alexandre met en place progressivement un gouvernement commun aux Grecs, aux Macédoniens et aux Perses.

Il doit pour cela surmonter de violentes oppositions parmi ses vétérans macédoniens. C'est ainsi qu'il fait exécuter sur de simples soupçons son fidèle général, le vieux Parménion. Dans un accès de colère comme il lui en arrive souvent, il tue aussi d'un javelot son meilleur ami, Kleitos.

Au grand scandale de ses compagnons de combat, Alexandre n'hésite pas à se faire lui-même déifier à la mode orientale.

Pour en finir avec les réticences des Grecs à s'aligner sur les ennemis vaincus, il tente une fusion entre tous ses peuples par les noces de Suse. Plusieurs milliers de Grecs épousent à cette occasion des filles perses.

En 327, Alexandre lui-même épouse par amour une princesse persane nommée Roxane, puis la propre fille de Darius III.

LA FIN DU REVE

La mort prématurée d'Alexandre va ruiner le rêve d'un empire universel. Peu avant de mourir, Alexandre avait perdu son meilleur ami, Héphestion, qu'il avait désigné comme régent au cas où il mourrait avant d'avoir un fils en âge de lui succéder.

Faute de testament ou de successeur désigné, ses généraux désignent l'un des leurs, Cratère, comme intendant général de l'empire. Mais à sa mort, les anciens lieutenants du Conquérant, qui se présentent comme ses successeurs (en grec, «diadoques»), ne tardent pas à se disputer. Ils finissent par se partager l'empire en s'attribuant les uns et les autres le titre de roi.
Ptolémée
le Lagide, qui avait réussi à s'emparer de la dépouille d'Alexandre et à l'ensevelir à Alexandrie-du-Nil, assure la domination de sa famille sur l'Egypte. Il fonde ce qui sera la dernière dynastie de pharaons. Cette dynastie s'éteindra avec Cléopâtre. Séleucos s'attribue la Babylonie, Antigone l'Asie mineure, Lysimaque la Thrace et Antipater la Macédoine.

Suit une longue période de chaos d'où émergeront deux royaumes hellénistiques majeurs, l'Egypte des Ptolémées et la Babylonie des Séleucides.

Mithridate devient, à la faveur des troubles, roi du Pont, sur le détroit du Bosphore, tandis que les Arsacides, descendants d'Arsace, réunissent les Parthes d'Iran sous leur autorité.

TRIOMPHE DE L'HELLENISME

La victoire des Grecs et des Macédoniens sur l'empire achéménide entraîne une  expansion sans précédent de la culture hellénique.

Cette culture est l'héritière de la culture grecque de l'époque classique (Ve siècle a. J.-C.). Elle gagne en extension géographique ce qu'elle perd en créativité.

Le Muséion (en grec, le temple des Muses) créé par Alexandre à Alexandrie-du-Nil, sur une idée de son maître Aristote, reste la plus belle illustration de l'hellénisme.

Cette institution sans égale est destinée à réunir les savants de toutes les disciplines. Parmi eux l'astronome Euclide, le poète Théocrite, les mathématiciens Eratosthène et Hipparque, le géographe Strabon, l'astronome Ptolémée...

Démétrios de Phalère, le constructeur du Musée, prévoit à Alexandrie une immense bibliothèque. Elle recueillera jusqu'à 700.000 manuscrits à l'aube de notre ère et, grâce à elle, par l'intermédiaire des Arabes, les érudits du Moyen-Age pourront accéder à l'essentiel du savoir antique.  

Grâce aux conquêtes d'Alexandre, le grec devient pour 2000 ans la langue des échanges dans la Méditerranée orientale et le Moyen-Orient.

L'influence hellénique atteint le royaume du Gandhara, au nord de l'Inde. Dans cette région de grande culture, les sculpteurs bouddhistes prêtent à Bouddha les traits d'Apollon. Et les effigies que nous voyons aujourd'hui dans les pays bouddhistes, jusqu'au Japon, dérivent de cette représentation.

Mille ans après l'épopée d'Alexandre, un voyageur chinois relève des traces d'hellénisme dans certaines oasis du désert de Gobi (entre le Tibet et la Mongolie).

Comme le dit joliment l'historien René Grousset, cette survivance évoque les étoiles mortes qui brillent à nos yeux longtemps après qu'elles ont disparu.

Dans l'actuel Afghanistan, les talibans islamistes ont détruit les merveilleux témoignages de cette culture gréco-indienne associée à la religion de Bouddha.

 

 

 

Carte d'Eratosthène

Médaillon d'Eratosthène

Carte des conquètes d'Alexandre