La Naissance de Gautama | |
Lalitavistara chapitre VII, traduit par P.E.M. Foucaux, in Annales du Musées Guimet. Leroux, Paris, 1884.
Alors, Mâyâ-Dêvî entourée de quatre-vingt-quatre mille chars attelés de chevaux, de quatre-vingt-quatre mille chars portés par des éléphants, tous parés d'ornements de toute espèce, bien gardée par une armée de quatre-vingt-quatre mille soldats au courage héroïque, beaux et bien faits, bien armés de boucliers et de cuirasses ; précédée par soixante mille femmes des Shâkyas, protégée par quarante mille parents du roi Suddhôdana, nés dans des familles de la branche paternelle, vieux, jeunes et d'un âge mûr ; entourée de soixante mille personnes de l'appartement intérieur du roi Suddhôdana, chantant et faisant entendre un concert de voix et d'instruments de toute espèce ; entourée de quatre-vingt-quatre mille filles des dieux, de quatre-vingt-quatre mille filles des Nâgas, de quatre-vingt-quatre mille filles des Gandharvas, de quatre-vingt-quatre mille filles des Kinnaras, de quatre-vingt-quatre mille filles des Asuras, ayant achevé toutes sortes d'arrangements et d'ornements, chantant des airs et des louanges de toutes sortes, suivie de ce cortège, sortit (du palais). Tout le jardin de Lumbini arrosé d'eau de senteur fut rempli de fleurs divines ; et tous les arbres, dans le plus beau des jardins, quoique ce ne fût pas la saison, donnèrent des feuilles et des fruits. Et ce jardin fut parfaitement orné par les dieux, comme, par exemple, le jardin Michraka est parfaitement orné par les dieux.
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Alors, Mâya-Dêvi étant entrée dans le jardin de Lumbinî et étant descendue de ce char excellent, entourée des filles des hommes et des dieux, elle allait d'un arbre à un autre, se promenait de bosquet en bosquet, regardant un arbre puis un autre, successivement jusqu'à ce que Plakcha, le plus précieux entre les grands arbres précieux, aux branches bien proportionnées, portant de belles feuilles et de beaux bourgeons, tout couvert des fleurs des dieux et des hommes, exhalant les parfums les plus suaves, aux branches duquel sont suspendus des vêtements de diverses couleurs, étincelant de l'éclat varié de différentes pierres précieuses, complètement orné de toutes sortes de joyaux depuis la racine jusqu'à la tige ainsi qu'aux branches et aux feuilles, aux branches bien proportionnées et bien étendues, placé sur le sol de la terre à un endroit uni comme la paume de la main, et bien couvert d'un tapis de gazon vert comme le cou des paons et doux au toucher comme un vêtement de Kâtchilindi, (cet arbre) sur lesquels se sont appuyées les mères des précédent Jinas, loué par les chants des dieux, beau, sans tache et parfaitement pur, salué par des centaines de mille de dieux Suddhâvâsa à l'esprit apaisé, qui courbent leurs têtes avec leurs tresses et leurs diadèmes pendants, c'est vers ce Plakcha qu'elle s'avança. Ensuite, cet arbre Plakcha, par la puissance de la gloire de Bodhisattva, s'inclina en saluant. Alors, Mâyâ-Dêvî ayant étendu le bras droit pareil à la vue d'un éclair dans le ciel, puis ayant saisi une branche du Plachka, en signe de bénédiction et regardant l'étendue du ciel en faisant un baillement, elle resta immobile. En cet instant, du milieu des dieux Kâmâvatcharas, soixante mille Aspsaras s'étant approchées pour la servir lui font escorte d'honneur. Accompagné de la manifestation d'une pareille puissance surnaturelle fut le Bodhisattva entré dans le sein d'une mère. Au terme de dix mois accomplis, il sortit du côté droit de sa mère. |