Le Dalaï Lama

Le mot Dalaï-Lama est un titre qui signifie "Océan de Sagesse". Ceux qui le portent sont considérés comme des manifestations du Boddhisattva de la Compassion, Avalokiteshvara (Chenresig en tibétain). Il fut donné par l'empereur mongol Altan Khan en 1578 au troisième Dalaï-Lama, Sonam Gyatso, ses deux prédécesseurs recevant ce titre à titre posthume. Le Dalaï-Lama est issu de l'école des Gelug-pa, sans en être le chef.

 

Le Dalaï-lama actuel, Tenzin Gyatso, naît le 6 juillet 1935 dans une famille de paysans pauvres de la province d’Amdo au nord-est du Tibet. De ses quinze frères et soeurs, seuls six ont survécu. À l’âge de deux ans, il est reconnu comme le quatorzième de la lignée des Dalaï-lama, le précédent étant mort en 1933. Accompagné de sa famille, le jeune Dalaï-lama va vivre à Lhassa où il reçoit une formation religieuse et spirituelle complète. Il est officiellement intronisé le 22 février 1940. En 1959, il passe brillamment son examen final à Lhassa au cours de la fête annuelle de prière du Mönlam. Tenzin Gyatso, premier Dalaï-lama à entrer pleinement en contact avec la technologie moderne, montre un vif intérêt pour la science.

Avant les années 50, le Tibet était gouverné comme un État religieux où le Dalaï-lama exerçait le pouvoir à la fois spirituel et séculier. Chaque Tibétain se sent pronfondément lié à celui qui incarne le Tibet dans toute sa signification spirituelle et naturelle. Jusqu’à la nomination d’un ministre des Affaires étrangères en 1942, cette fonction paraissait inutile tant le Tibet était isolé du reste du monde.

Le 7 octobre 1950, l’armée chinoise franchit les frontières souveraines du pays. Dominé militairement et partisan de la non-violence, le Dalaï-lama croit qu’un accord de cohabitation garantissant l’autonomie du Tibet peut être signé avec la Chine. Dans cet espoir, il se rend à Pékin en 1954 pour négocier la paix avec Mao Ze Dong.

Potala de Lhassa

En mars 1959, les troupes chinoises d’occupation répriment brutalement un soulèvement populaire. Sa position et sa vie étant en danger, le Dalaï-lama quitte le Potala et s’enfuit en Inde où le gouvernement lui accorde le droit de s’installer à Dharamsala dans l’État de l’Himachal Pradesh. Il est suivi dans son exil par plusieurs milliers de Tibétains. Plusieurs milliers d’autres, restés au Tibet, sont tués ou torturés par les forces chinoises d’occupation. Les monastères sont détruits systématiquement et un véritable génocide culturel est programmé et mis en place.

 

Monastère de Ngor en 1955 avant l'invasion chinoise

 

Monastère de Ngor en 1985 après l'invasion chinoise

 

Autres documents sur l'invasion chinoise

 

En 1963, le Dalaï-lama présente un projet de constitution démocratique pour son pays, et en 1992, il prend l’engagement de renoncer à toute autorité politique et historique dès que le Tibet aura retrouvé son indépendance.

Le Dalaï-lama a toujours déclaré que tant qu’il dirigera les affaires du Tibet, il poursuivra une politique de non-violence. Selon lui, toute solution fondée sur l’usage de la force est, par nature, temporaire. "Le désarmement extérieur procède d’un désarmement intérieur. La seule garantie de paix se trouve à l’intérieur de vous-même." Son engagement inconditionnel en faveur de la paix est reconnu par la communauté internationnale, qui lui décerne le Prix Nobel de la Paix en 1989.

Dans ses discours, le Dalaï-lama parle de la nature humaine avec des mots simples, directs et touchants. Sa maîtrise des arcanes et des complexités de la pensée bouddhique est telle qu’aux yeux de ces disciples il fait plus qu’enseigner le Dharma : il l’incarne. Pour lui, le bouddhisme n’est ni un dogme ni une religion mais un mode de vie dans la paix, la joie et la sagesse. Il met l’accent sur la responsabilité universelle et l’interdépendance des individus et des nations dans la réalisation de la bonté essentielle de la nature humaine. Depuis des années, le Dalaï-lama voyage inlassablement, pour enseigner la paix et dispenser la sagesse et la joie.

Rencontre avec le Dalaï Lama à Choklamsar (Ladakh, Juillet 1998)

Le drapeau tibétain