Le Bouddhisme tibétain / Ordre Nyingma-Pa

Les NYINGMA-PA, les Anciens ou Bonnets Rouges. Cette école vénère tout particulièrement Padmasambhava qui vécut dans la deuxième moitié du VIII° siècle et qui est considéré comme un boddhisattva incarné. Le mariage et les boissons alcooliques sont permis dans cet ordre dont les rituels incluent beaucoup d'éléments de l'ancienne religion du Tibet (Bön) et introduisent le culte des Dakini et des divinités du Bardo. Les "Anciens" sont des experts en textes tantriques qui vénèrent Samantabhadra comme Bouddha primordial. Dans leur panthéon particulier trouvent place Vajrapani, Hayagriva et Mahakala... Issue de la première vague d'expansion du bouddhisme, cette école va reprendre de la vigueur au IX° siècle, face à ce qu'on appellera la "deuxième prédication du bouddhisme", qui voit l'apparition d'ordres monastiques nouveaux influencés par les écoles venues de l'Inde.

L'idée distinctive de cette école est qu'elle essaie d'utiliser ce que les bouddhismes laissent généralement de côté, à savoir les émotions de la colère, de la volupté, etc. et deuxièmement, qu'elle essaie d'employer le corps matériel, qui pour les autres bouddhistes est une entrave redoutée de l'esprit, comme moyen profitable pour aider l'esprit.
La nature magique du Nyingma-pa se voit dans la doctrine Thod-gyal, le Dépassement du Suprême, suivant laquelle il existe un moyen de salut ou de libération dans lequel le corps matériel peut s'évanouir dans l'arc en ciel, ou bien à la manière d'un arc en ciel.
Une doctrine particulièrement fascinante que le Nyingma-pa a préservé est celle du Bardo. Le Bardo est le nom de l'expérience qu'éprouve un individu dans l'intervalle entre la mort et une nouvelle naissance. De nombreux bouddhistes estiment que la nouvelle naissance suit instantanément la mort. Mais d'autres postulent un intervalle, et l'école Nyingma-pa nous donne une description très détaillée de l'expérience de l'âme au niveau du Bardo qui est décrite dans le " Livre Tibétain des Morts ".